Baie du Mont-Saint-Michel / Bretagne romantique / Côte d'Emeraude / Pays de Dol / Saint-Malo et son agglomération
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13/12/2023
(Combourg) - Un mouvement social a démarré parmi les agents municipaux qui dénoncent la précarité de l'emploi et des méthodes de management hyper verticales, brutales et arbitraires. Tout récemment, par une note adressée au personnel et que nous avons pu consulter, M. le Maire a cru bon de mettre en avant les efforts consentis sur le régime indemnitaire (RIFSEEP). Nous y avons regardé de plus près. C'est pas triste.
Dans cette fameuse note datée du 13 décembre 2023, répondant au tract de la CGT mais pas vraiment aux revendications portées (arrêt des recrutements de contractuels sur emploi permanent, mise en place d'une politique de pilotage des RH, déprécarisation rapide des 28 agents encore contractuels), M. le Maire souligne "que la Ville agit au bénéfice de ses agents" notamment à travers un régime indemnitaire (RIFSEEP) "augmenté en moyenne de 51% pour les catégories revues (majoritairement cadre C)".
Fichtre ! 51%, c'est beaucoup. Les représentants du personnel au Comité social territorial ont d'ailleurs salué cette avancée sociale significative. Mais la CGT (majoritaire au CST) a regardé d'un peu plus près ce RIFSEEP "new look". Et a comparé avec celui d'une commune que nous citons souvent, du fait de sa taille et de ses services, sensiblement identiques : Dol-de-Bretagne.
D'abord, d'où partions-nous ?
En 2020, la Ville de Dol a consacré 194 609 euros aux primes et indemnités versées à ses 74 agents. La même année, la Ville de Combourg a, quant à elle, versé 136 743 euros à ses 75 salariés. Primes Covid comprises. Une différence de plus de 42% ! Dans ces conditions, parler d'un régime indemnitaire "au ras des pâquerettes" qu'il était souhaitable, voire urgent de revaloriser, ne serait pas exagéré. D'où, peut-être aussi, les "difficultés de recrutement" que déplore M. le Maire dans sa note du 13 décembre.
En juillet 2022 (un an avant Combourg, donc), la Ville de Dol a approuvé une revalorisation du RIFSEEP. Examinons les indemnités mensuelles (IFSE, liées aux fonctions, sujétions et degré d'expertise) versées aux agents de catégorie C : le minimum est fixé à 204,16 euros (il peut monter jusqu'à 661,50 euros).
À Combourg, l'IFSE la plus basse versée aux agents de catégorie C (81% des effectifs) est de 150 euros. Après sondage, le cas est assez fréquent. Donc, une différence de plus de 36% par rapport à Dol-de-Bretagne !
Pour les agents de catégorie A (cadres), en revanche, c'est une autre affaire. À Dol, l'IFSE n'excède pas 1508,75 euros par mois. À Combourg, l'indemnité grimpe à 2050 euros pour les heureux élus (4% des effectifs) ! Une différence de près de... 36%. Amusant.
Dans son document de présentation qui a servi de base à sa délibération, la Ville de Combourg indique un effort budgétaire compris entre 52 752 euros et 83 232 euros ; pour Dol-de-Bretagne, c'est 70 000 euros. Donc, les moyens sont comparables et le problème n'est pas là. Le problème, c'est la répartition.
Moralité : les agents de catégorie C ont intérêt à postuler à Dol ; les agents de catégorie A ont intérêt à rester à Combourg.
C'est ainsi que se construit l'attractivité d'une commune !