CGT des Territoriaux du Pays de Saint-Malo

Baie du Mont-Saint-Michel / Bretagne romantique / Côte d'Emeraude / Pays de Dol / Saint-Malo et son agglomération

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Business Nation

20/09/2023

Business Nation

(Réflexions) - On avance, on avance, on avance, faut pas qu'on réfléchisse ni qu'on pense, il faut qu'on avance... Le refrain d'Alain Souchon pourrait être celui de tout un gouvernement dévoué à la cause des entreprises (surtout les plus grandes) et du libéralisme. Et cette marche tant vantée par un président aujourd'hui solitaire, où nous mène-t-elle ? Vers la destruction plus ou moins programmée de nos services publics et vers la paupérisation des citoyens. Renflouer les Restaus du Cœur victimes de l'inflation et (ô ironie) d'une demande de plus en plus forte ? D'accord, mais pensons aussi aux salaires et aux conditions de travail !

Deux faits depuis la fin des vacances d'été.

Mardi 29 août, Sophie Binet était reçue par Emmanuel Macron, un jour avant la fameuse "conférence sociale" qui n'a d'ailleurs pas donné grand-chose. Entre la secrétaire générale de la CGT et le président de la République, le désaccord fut total. Référendum sur les retraites, mesures urgentes et vigoureuses contre le réchauffement climatique, meilleure répartition des richesses entre le capital et le travail, indexation des salaires sur les prix, plan d'urgence pour les hôpitaux... Macron est contre. Et on ne voit aucun signe d'un quelconque infléchissement de sa politique pro-business placée au service des puissants et des patrons.

Mi-septembre : le collectif transpartisan "Nos services publics" livrait un diagnostic sans appel qu'Arnaud Bontemps, magistrat financier, porte-parole du collectif, a résumé ainsi : "Dans tous les domaines, on remarque une courbe des besoins qui augmente et une courbe des dépenses qui progresse beaucoup moins vite." (Le Monde, 15/09/2023). Que ce soit en matière de santé, d'école, de transports ou de justice, dans tous les secteurs l'offre publique recule et se dégrade, générant des inégalités entre les individus et les territoires, favorisant les "externalisations" (façon pudique de parler du privé) coûteuses et souvent inefficaces. Le rapport du collectif pointe également la tension entre usagers et agents publics et la perte de confiance des premiers, qui engendre des conséquences funestes sur l'attractivité des métiers de la fonction publique et sur le bien-être des agents.

Ces deux faits montrent à quel point l'exercice du pouvoir est devenu solitaire, déconnecté des citoyens, pour un président qui fut réélu contre l'extrême-droite et qui, cyniquement, pourrait baliser le triomphe du Rassemblement national, ce contre quoi Sophie Binet l'a d'ailleurs mis en garde.

Nous avons perdu la bataille contre la réforme des retraites. C'est un fait. Mais la lutte n'est pas terminée. Elle continue et, quoi qu'on en dise, elle est forte de ce que nous avons fait et vécu durant ces six mois d'intenses manifestations. Le 13 octobre prochain, c'est encore l'intersyndicale qui appelle à manifester contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes !

En matière sociale, la lutte est une course de fond. Gardons le rythme, travaillons notre souffle et maintenons le cap. Soyons nombreuses et nombreux dans la rue le 13 octobre prochain, à Saint-Malo, à Rennes, partout où c'est possible !

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