Baie du Mont-Saint-Michel / Bretagne romantique / Côte d'Emeraude / Pays de Dol / Saint-Malo et son agglomération
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30/05/2023
(Réflexions) - Alors que l'on se prépare à une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites le 6 juin prochain, il n'est pas inutile de s'interroger sur la "valeur travail" en France. Nous restons de bons athlètes de la productivité, mais celle-ci baisse depuis trois ans et "menacerait la croissance future et le financement des retraites". Pourtant, à notre niveau, on observe que les agents sont un peu comme des mules que l'on charge, trop souvent jusqu'à l'épuisement.
« Si la baisse de la productivité est durable, cela induit moins de croissance, moins de revenus notamment au sein de l’entreprise, et donc moins de salaires à redistribuer », indiquait au Monde (13 avril) Vladimir Passeron, responsable du département de l’emploi et des revenus d’activité à l’Insee.
Voilà qui promet ! On peut d'ores et déjà s'attendre à ce que quelques têtes pensantes du ministère du Travail, ou de l’Économie et des Finance, ou des Servitudes modernes, nous pondent de nouvelles mesures visant à accroître cette sacro-sainte productivité afin de sauver, une nouvelle fois, nos acquis sociaux.
Sauf que d'autres études pointent l'augmentation inquiétante de la charge de travail des salariés dans plusieurs pays d'Europe, et notamment en France. À quel prix ? Réduction du nombre et de la durée des pauses, du temps dévolu aux vacances et à la famille, augmentation du niveau de stress pour répondre à cette augmentation de charge de travail... alors que les effectifs restent stables voire, parfois, diminuent.
Une étude menée par l'Institut Montaigne et rendue publique en février dernier, révèle que 60% des salariés français estiment que leur charge de travail a augmenté au cours de ces cinq dernières années et un quart des salariés la jugent excessive, ressentant notamment une relation dégradée avec le management, une faible autonomie au travail… et surtout une charge psychique, qui pèse de plus en plus lourd.
Va-t-on enfin prendre la mesure de cette dérive et réfléchir, globalement, à notre relation au travail et à la nécessité, pour les salariés, de mieux contrôler l'organisation de leurs missions et de leurs tâches ? Ce serait pourtant nécessaire et nous ne voyons pas en quoi cela mettrait en péril le management... au contraire !
Réduire le temps de travail mais mieux le répartir entre les salariés... Augmenter les rémunérations, notamment pour les catégories de salarié.es les plus vulnérables et les moins reconnues... Voilà des mesures simples et applicables, dès maintenant et qui permettraient de sortir d'une spirale productiviste qui, elle aussi, repose sur la logique du sacrifice humain.
Voilà encore de bonnes raisons de rejoindre la mobilisation prévue pour le 6 juin !
Téléchargez le tract unitaire pour la mobilisation du 6 juin 2023