CGT des Territoriaux du Pays de Saint-Malo

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Crise démocratique ? Regain syndicaliste !

11/04/2023

Crise démocratique ? Regain syndicaliste !

(Mobilisations) - En principe, le syndicalisme ne se mêle pas de politique. Il est toutefois légitime, aujourd'hui, de parler de crise de notre démocratie. Alors, quand le chef de l’État renvoie Laurent Berger dans ses cordes en affirmant que toutes les règles démocratiques ont été respectées, il a peut-être raison en théorie, mais en pratique il est franchement jésuite ! Du 49.3 en veux-tu en voilà ? Une censure évitée à 9 députés près ? Des millions de personnes dans la rue ? Une opinion publique majoritairement hostile ? Le gouvernement du peuple par le peuple a du plomb dans l'aile !

"On ne peut pas parler de crise démocratique. Les mots ont un sens et si on les galvaude on fait monter les extrêmes."

C'est par cette pirouette qu'Emmanuel Macron a répondu au patron de la CFDT, alors que la rencontre avec les organisations syndicales, organisée à grand renfort de com' par le gouvernement, s'était soldée par un échec total.

Échec, car ni Élisabeth Borne ni, a fortiori, Macron, ne veulent céder sur l'essentiel : le report de l'âge de départ en retraite à 64 ans. Mais ils se disent prêts à discuter pénibilité, emploi des seniors et tutti quanti. Ainsi, aujourd'hui, ils seraient soudain disposés à marcher à rebours d'une politique ultra libérale qui, depuis des années, n'a cessé de creuser l'écart entre possédants et possédés ? Permettons-nous d'en douter un peu.

Tout à son art d'enjamber les crises, le président Macron pourrait bien se prendre les pieds dans le tapis. Car la réalité de la crise démocratique devient aussi visible et flagrante que la réalité de la crise sociale ! Nous allons voir comment le Conseil constitutionnel se débarrassera de la patate chaude, mais il y a fort à parier qu'en dehors de quelques remontrances de circonstance, la réforme sera légitimée par cet autre organe essentiel au bon fonctionnement de notre démocratie (et dominé par de fervents macronistes, mais bon, où est le problème ?).

De notre côté, nous disposons d'un outil fabuleux pour construire un rapport de force et défendre, non seulement nos intérêts, mais aussi, finalement, le fonctionnement normal d'une démocratie qui se respecte : le syndicalisme ! On le constate chaque jour avec davantage d'acuité : aujourd'hui, trop peu de salarié.es, en France, sont syndiqué.es. En se privant de cet espace de solidarité, d'apprentissage, de culture et de lutte, on est vulnérable et finalement impuissant.

Emmanuel Macron se dédouane trop vite en attribuant la montée des extrêmes aux syndicalistes qui, depuis le début du mouvement contre la réforme, se sont montrés exemplaires dans la façon de manifester leur colère. Là, encore, jésuitisme : le chemin qu'emprunte le fascisme pour accéder au pouvoir est toujours pavé de misère et de frustrations sociales.

En attendant, la mobilisation continue. Nouvelle journée de grèves et de manifestations jeudi 13 avril.

Nous y serons.

 

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