Baie du Mont-Saint-Michel / Bretagne romantique / Côte d'Emeraude / Pays de Dol / Saint-Malo et son agglomération
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12/03/2023
(Mobilisations) - Il est devenu presque inutile de consulter les sites web des organisations syndicales pour connaître les dates des mobilisations, tant le sujet de la réforme des retraites dominent l'actualité nationale depuis le début de l'année. Une actualité qui, par ailleurs, nous donne des tas de raisons de poursuivre la lutte, que ce soit en participant à la nouvelle journée d'action le 15 mars ou, plus profondément, en s'investissant dans le combat syndical.
L'occasion nous est donnée, grâce au quotidien Le Monde daté de vendredi 10 mars, de méditer sur le système des valeurs défendu par celles et ceux qui nous gouvernent.
À la une : "L'insolente santé des entreprises du CAC 40."
En page : "Les bénéfices des multinationales françaises ont culminé à plus de 150 milliards d'euros en 2022."
Derrière les quarante société de l'indice-phare de la Bourse de Paris, des familles : Bompard (Carrefour), Agnelli (Stellantis), Bettencourt-Meyers (L'Oréal), Pinault (Kering), Dumas (Hermès) ou encore Arnault (LVMH).
Des familles qui n'ont aucun problème d'argent, qui ne pâtiront jamais de la dégradation (destruction ?) de notre système de santé et pour qui la retraite, si toutefois la question se pose, sera de toute façon dorée à l'or fin.
Voilà pour les familles. Derrière elles, des actionnaires.
Des actionnaires, déjà gratifiés d'excellents retours l'an dernier, qui ont empoché 81,6 milliards d'euros au titre de l'exercice 2022, partagés entre dividendes et rachat d'actions. Ces heureux gagnants se justifieront en reprenant l'argument des partisans du libéralisme décomplexé, selon lequel les dividendes rétribuent le risque et les actions sont rachetées pour mieux réallouer ces capitaux aux nouvelles entreprises qui en ont besoin.
Sous ce brave petit monde qui met la planète en coupe réglée sans avoir l'air d'y toucher, il y a les salarié.es.
Les salarié.es à qui on refuse des augmentations de salaire au nom de la crise et/ou de la compétitivité.
Les salarié.es à qui on demande d'en faire toujours plus.
Les salarié.es qui subissent l'inflation, souvent la précarité, et les effets de la crise climatique.
Bénéficiant d'une pension moyenne de 4400 euros net mensuels, les sénateurs et sénatrices ont voté le report de l'âge de départ en retraite à 64 ans. De fait, ils et elles ont décidé de faire payer aux salarié.es un impôt sur le travail.
Et tous savent que les économies réalisées ne serviront pas à "sauver notre système par répartition" mais à financer d'autres dépenses. Parce que ces autres partisans du libéralisme décomplexé ne sont pas hostiles – bel euphémisme – à un système d'épargne retraite qui fera triompher le chacun pour soi et le tout pour la Finance.
Déjà, les jeunes salarié.es optent, de plus en plus, pour ce système d'épargne qui n'offre aucune garantie aux épargnant.es mais promet, dans les années à venir, de grandioses catastrophes humaines et sociales.
Prochaine étape : la Sécurité sociale (belle manne bien juteuse pour le secteur privé)...
Jusqu'à quand le saccage ?
Et pour nous, salarié.es, sans emploi ou retraité.es, quelles perspectives ?
N'est-il pas temps de réinvestir massivement le champ syndical ? Notre époque n'exige-t-elle pas que la jeunesse se réapproprie ce magnifique outil de la conquête sociale, et que son souffle nous entraîne ailleurs que vers l'abîme où le libéralisme décomplexé finira par nous faire plonger ?
MANIFESTATION À SAINT-MALO LE 15 MARS