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Atsem, invisibles piliers de l'école maternelle

01/10/2022

Atsem, invisibles piliers de l'école maternelle

(Saint-Malo) - À l'occasion de la journée de mobilisation qui, le 29 septembre dernier, a réuni un bon nombre de personnels malouins pour porter nos revendications sur les salaires et les conditions de travail, nous avons rencontré plusieurs Atsem représentant trois écoles de Saint-Malo. Peu entendues, elles ont pourtant des choses à dire...

Que savons-nous vraiment du travail de nos collègues agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, plus communément appelées Atsem ? Le mouvement de grève commencé au début du mois de septembre a permis de les mettre (un peu) en lumière, sans toutefois susciter un grand intérêt de la part des médias nationaux ni, et c'est plus grave, la reconnaissance de la part de leur employeur, à savoir les collectivités locales.

Pourtant, les tâches des Atsem sont aussi variées que leur conditions de travail sont difficiles. 

Elles œuvrent aux côtés l'enseignant(e) : préparation et rangement du matériel (peinture, pinceaux, papier…), activités d'animation (jeux, ateliers manuels), décoration de la salle de classe, préparation des fêtes, accompagnement lors des sorties de groupe. Elles aident à l'habillage, au déshabillage, au lavage des mains, elles accompagnent aux toilettes, aident pendant les repas, couchent les enfants à l'heure de la sieste, distribuent les goûters… Elles effectuent tous les jours le nettoyage des équipements et des locaux et veillent au respect des normes d'hygiène et de sécurité.

Elles étaient sur le pont durant la crise sanitaire de 2020.

Et, crise ou pas, sans elles aucune école maternelle ne pourrait fonctionner.

Les Atsem que nous avons rencontrées et qui sont en poste dans trois écoles différentes de Saint-Malo, travaillent de 8h à 18h, soit à peu de chose près la durée maximum du travail puisque leur pause déjeuner de 30 minutes est fréquemment interrompue par les besoins des petits.

Parmi elles, on trouve des agents (adjoints techniques le plus souvent) en poste depuis plus de 10 ans et toujours sous contrat. Des contrats parfois signés pour quelques mois, puis renouvelés, et encore renouvelés (avec, systématiquement, une "période d'essai" qui prêterait à rire si la situation des intéressé-es n'était à ce point précaire)... Et c'est ainsi qu'à Saint-Malo, des contractuel-les depuis 10, 12, 15 ans s'actualisent chaque mois chez Pôle Emploi.

Si la Ville de Saint-Malo rappelle aux Atsem qu'elles font partie de l'équipe enseignante, elle leur interdit de participer aux conseils d'école sur leur temps de travail. Pourtant, les Atsem y ont toute leur place, puisque cette assemblée prend des décisions importantes concernant, par exemple, les activités périscolaires, la restauration, l'hygiène, la protection et la sécurité des enfants, etc. La raison invoquée ? La récupération des heures supplémentaires serait devenues, paraît-il, ingérable. Une solution simple consisterait à les payer... Mais non, la Ville de Saint-Malo enjoint plutôt ses agents à participer aux conseils d'école... sur leur temps personnel.

Même logique concernant la fête de l'école. Avant, les Atsem y participaient sur leur temps de travail car, au-delà du festif, cet événement annuel est surtout l'occasion de restituer, auprès des parents, les activités apprises par les enfants au cours de l'année avec l'équipe pédagogique. Aujourd'hui, pour les Atsem, il s'agit un investissement bénévole plus ou moins contraint.

L'application des 1607 heures a augmenté le temps de travail des Atsem, au même titre que l'ensemble des agents. Plutôt que d'utiliser ce temps pour couvrir la participation aux conseils d'école ou à la fête de l'école, la Ville de Saint-Malo préfère déployer les Atsem sur les centres de loisirs. Elles deviennent ainsi, et sans BAFA (alors que c'est le diplôme minimum exigé pour les animateurs), animatrices auprès des enfants, petits et grands. C'est magique !

Par ailleurs, la Ville oblige désormais Atsem et adjoints techniques à revenir travailler entre Noël et le jour de l'An (tant pis pour celles qui veulent passer les fêtes en famille, parfois loin de Saint-Malo), "par souci d'équité" avec les rares écoles qui accueillent, à cette période, les centres de loisirs. Les agents concernés devront ainsi assurer un nettoyage des locaux qui aurait pu être effectué, sans problème, juste avant Noël.

Mais où est l'équité quand les adjoints techniques exerçant les fonctions d'Atsem en REP (réseau d'éducation prioritaire), ne touchent pas la NBI que leurs collègues titulaires perçoivent ?

Où est l'équité entre contractuelles et titulaires, les unes ayant parfois plus d'ancienneté que les autres ? Celles que nous avons rencontrées, ce jeudi 29 septembre, qui ont passé et réussi leur concours d'Atsem, ne souhaitent pas autre chose que la titularisation de leurs collègues. Car, pour les adjoints techniques, nul besoin de concours pour être titularisés sur leur grade, ce que nous l'avons défendu en comité technique (le 15 septembre dernier) mais la Ville de Saint-Malo n'a pas parue très à l'écoute sur ce point.

Les Atsem méritent-elles une telle déconsidération ?

 

TÉLÉCHARGEZ LE PRÉAVIS DE GRÉVE (6/10/2022) DÉPOSÉ PAR LA FÉDÉRATION CGT DES SERVICE PUBLICS

 

TÉLÉCHARGEZ LE TRACT DE LA FÉDÉRATION CGT DES SERVICE PUBLICS

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