Baie du Mont-Saint-Michel / Bretagne romantique / Côte d'Emeraude / Pays de Dol / Saint-Malo et son agglomération
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08/06/2022
(Combourg) - Mercredi 8 juin, environ 50% des agents municipaux ont suivi le débrayage à l'appel de notre syndicat. De mémoire de Combourgeois, on n'avait pas vu ça depuis... un sacré moment ! Au cours de ce rassemblement "historique" devant la mairie, une délégation a été reçue par M. le Maire et l'une de ses adjointes. Ça n'a rien donné mais ça vaut la peine d'être raconté.
Un centre de loisirs et une médiathèque fermés pour cause de grève, la quasi totalité des agents présents en mairie qui sort rejoindre le rassemblement, la moitié des effectifs de la commune qui débraye, une pétition de soutien aux agents du périscolaire et de l'accueil de loisirs qui circule parmi les parents d'élèves avec, en deux jours, une centaine de signatures... Cela pose-t-il question ?
À Joël Le Besco, pour le moment, pas du tout et c'est ce qu'il a exprimé devant la délégation qu'il a accepté de recevoir, à 11h30, afin de "dialoguer".
Les jours de congés volés par la municipalité depuis 20 ans ? "La municipalité est dans son droit !", a affirmé le premier élu. Et son adjointe, afin de démontrer notre erreur, de vérifier en direct sur le site du CDG35 la règle concernant les jours de fractionnement... pour s'apercevoir très vite qu'il y a un gros problème ! (c'est en page 8 du document). Un ange est passé et ce moment fut, pour nous, assez savoureux.
Les astreintes assurées gratuitement pendant 20 ans ? D'après M. le maire, les agents récupéraient leurs heures (encore heureux !) et c'était bien assez suffisant. Question suivante.
Les CDD à outrance ? Là non plus, pas de souci. Et puis, a ajouté M. Le Besco, si un agent n'est pas titularisé au bout de 6 ans, "c'est qu'il y a un problème". Un "problème" qui ne fait pas obstacle au renouvellement du contrat durant 10, 12, 15 ans ? Cherchez l'erreur...
Les sous-effectifs ? Mauvais procès ! "Je rappelle que 47 agents de la commune sur 75 travaillent au service des enfants, ce n'est pas rien", dixit M. Le Besco (Ouest-France du 9/06/2022). Ce qui est bien avec les chiffres, c'est qu'on peut leur faire dire un peu ce qu'on veut. Nous dénonçons les sous-effectifs au périscolaire et au centre de loisirs, le maire répond en y ajoutant les personnels des cantines, de la crèche et de l'équipe de ménage ! Mais les faits, eux, ne mentent pas. Un exemple parmi d'autres : à la garderie du soir, 80 enfants accueillis pour 2-3 agents en élémentaire ; 50 enfants accueillis pour 2-3 agents en maternelle. Rappelons que ces agents sont censés s'occuper des enfants, faire le ménage, accueillir les parents et s'occuper des transmissions de consignes. Ont-ils la berlue, ces salariés du périscolaire et de l'accueil de loisirs qui, massivement, ont fait grève ? Et les parents d'élèves, ont-ils "pété un plomb" en signant, par dizaines, la pétition qui dénoncent de telles conditions de travail et leurs effets désastreux sur les enfants ?
Mais non, d'après Joël Le Besco, tout va très bien, tout va très bien...
À Combourg, c'est connu, on siffle en travaillant. Peu importe les multiples départs ou la démission d'un chef de service (services techniques, tiens donc) pour des raisons qui ne sont pas étrangères à la politique managériale conduite par M. Le Besco... C'est vrai, "il est aujourd'hui plus difficile de recruter que par le passé, particulièrement quand on recherche des compétences éprouvées" (Ouest-France, 9/06). Nous suggérons l'annonce suivante : "Ville de Combourg cherche électricien expérimenté, peu regardant sur ses droits, disponible (très !), temps complet, salaire : 1350 euros nets. Précarité assurée." Les candidats vont se bousculer, c'est sûr.
Soyons sérieux. Une grève suivie par la moitié des effectifs communaux signifie que la relation de confiance entre les agents et leur municipalité est quasi rompue. "Ce n'est pas rien", pour paraphraser quelqu'un.
Plus le temps passe, plus M. le maire s'enfonce et entraîne ses adjoints dans ses dénégations, plus il s'entête à mépriser les agents de la commune et leurs droits, plus il ignore les alertes lancées par les parents d'élèves, plus dure sera la chute.