Baie du Mont-Saint-Michel / Bretagne romantique / Côte d'Emeraude / Pays de Dol / Saint-Malo et son agglomération
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05/06/2022
(Combourg) - Nous poursuivons un feuilleton qui semble avoir été écrit par Émile Zola lui-même. Ce n'est pas la mine, certes. Mais derrière la façade rutilante d'une municipalité souvent citée en exemple de gestion "saine", c'est la misère parmi les agents qui travaillent au quotidien.
Tout le monde sait que les astreintes, par exemple, sont réglementées : les agents soumis à cette contrainte de service perçoivent une indemnité (116,20 euros par week-end, par exemple) et la majoration des heures travaillées durant les interventions. Tout le monde, excepté la municipalité de Combourg qui, pendant vingt ans, a organisé un système d'astreintes réalisées bénévolement par les agents concernés, sur leur temps de repos (services techniques, CCAS, résidence autonomie). Résultat : des centaines de milliers d'euros d'économie. Sur le dos de qui ?
Il y a aussi les contrats de travail. Ah, les contrats... D’après le dernier bilan social établi par la commune (2019), l’ensemble des services municipaux compte un peu plus de 40% de contractuels (dont 60% à temps non complet !). Pour le CCAS-SAAD-Résidence autonomie, la proportion grimpe à 51% ! Cette méthode permet de "geler" les carrières (et les salaires) et maintenir les agents dans la précarité et la peur du lendemain. Un exemple parlant : un agent électricien, employé sous contrat – au Smic horaire – durant 15 ans. Après avoir, pendant des années, demandé sa titularisation ou, au moins, la signature d’un CDI, cet agent a préféré ne pas signer le 17e CDD que M. le maire lui proposait. Il est parti et personne ne l’a retenu... Exemple non isolé car d’autres agents, toujours en poste, sont contractuels depuis plus de 10 ans. C'est illégal et nous en avons averti M. le Besco par courrier recommandé. Sans succès.
Est-il besoin de préciser que, dans presque tous les services, les effectifs sont "contraints" ? Bel euphémisme dont on pourra mesurer l'étendue en prenant l'exemple des services techniques, comparé à Dol-de-Bretagne (commune de même importance que Combourg).
À Combourg, 4 salariés doivent entretenir 22 hectares végétalisés. À Dol, pour une surface bien moins importante, le seul service Espaces verts compte 8 agents...
Autre exemple : le périscolaire. En travaux depuis plusieurs mois, l’école élémentaire publique n’a plus accès aux espaces couverts de la cour de récréation. En cas d’intempéries, les enfants passent leur "récré", parqués dans différentes salles de classes... N’ayant pas le don d’ubiquité, le peu d’agents chargés de la surveillance courent d’une salle à l’autre, en priant pour qu’aucun accident ne soit survenu. Et quand il fait beau, ce n’est pas forcément mieux : le 4 avril 2022, lors de la récréation du midi, seuls 3 agents "surveillaient" 230 enfants...
À la garderie du soir, 2 à 3 agents "s'occupent" de 80 enfants des classes élémentaires, même effectif pour les 50 enfants de maternelles...
Autant dire que dans de telles conditions, la sécurité des enfants ne tient qu'à un fil. Quant aux conditions de travail des salariés... no comment.
Congés volés, CDD multipliés au-delà de toute légalité, astreintes à l’œil, sous-effectifs aux conséquences désastreuses voire potentiellement dramatiques... Ce n'est pas Germinal, mais ça y ressemble.